Nos conseils de prévention pour vos vacances

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Tous les soucis de l’année s’effacent, généralement sous le soleil des tropiques. Mais il ne faut pas oublier de rester vigilants, car malgré cette période de bonheur intégral, des dangers guettent et les éviter équivaut à revenir sans bobo à la maison. Seul mot d’ordre : du bon sens et les vacances se dérouleront sans embûche.

Tout d’abord, rappelons que l’homme lui-même est le principal responsable de rapatriements par manque de vigilance : conduite en état d’ivresse, véhicule non adapté ou trop chargé, voilà quelques exemples types des dangers que les hommes peuvent courir ou faire courir à d’autres.

Gare au soleil…

Ensuite, le dépaysement commence par le soleil que nous n’avons pas en Belgique : pourtant, comme on commence à le savoir, toutes les peaux souffrent des expositions intensives, du vieillissement prématuré au cancer cutané pouvant en résulter. Aussi, pour les plus fragiles, comme les bébés et enfants de moins de 3 ans mais aussi les plus grands et adultes avec une peau extrêmement blanche ou avec de nombreuses taches de rousseur, on ne recommandera jamais assez de rester couvert : casquette ou chapeau, tee-shirt et pantalon léger long seront de mise. Quant aux zones de la peau exposées, comme le visage ou les bras, un écran total devra être appliqué. Chez ceux et celles qui sont un peu moins sensibles, le maillot de bain couvrira les zones que l’écran total ou la crème à haut degré de protection ne couvre pas. Attention, contrairement à des idées reçues, ce n’est pas parce qu’on a la peau mate qu’on ne brûle pas ! La protection solaire est à recommander à chacun, en fonction du type de peau.

L’exposition aux heures les plus chaudes, pour simplifier de 11h à 16h, selon les régions, ou trop prolongées peuvent aussi provoquer une insolation. Il est donc chaudement recommandé de se couvrir la tête, notamment. Quant au « coup de chaleur », il est provoqué par une activité physique trop intense sous un soleil de plomb. A bon entendeur…

Au bord de la mer ou de la piscine

Les vacances sont souvent l’occasion de se prélasser au bord de l’eau. S’il s’agit d’une piscine ou de la mer, méfiez-vous des méduses, anémones de mer, corail de feu ou autres hydroïdes qui peuvent provoquer une urticaire douloureuse et brûlante. Sous des cieux tropicaux, vous pourriez rencontrer des cuboméduses ou des physalies, susceptibles de provoquer une syncope qui aurait pour conséquence la noyade. Il en va de même pour les poissons venimeux que l’on retrouve même en Méditerranée, de même que les pieuvres venimeuses pouvant être à l’origine de symptômes neurologiques. Enfin, les longs piquants des oursins risquent de pénétrer dans la peau et l’infecter, surtout s’ils sont restés incrustés.

Voir aussi notre article « En piscine ou à la mer: les précautions à prendre » concernant les noyades, hydrocutions, infections…

Attention aux eaux stagnantes

Si vous avez opté pour un lac ou un autre cours d’eau, prudence. Les eaux stagnantes peuvent grouiller de parasites et bactéries qui vous feront courir le risque d’attraper des maladies plus ou moins graves. Ainsi, les bilharzioses sont des parasites que l’on peut attraper en se baignant dans les eaux douces salées ou en marchant pieds nus en zone inondée. Ils pénètrent alors dans l’organisme par la peau et cheminent pour se loger dans l’intestin, le foie ou l’appareil uro-génital.

Marcher à pieds nus sur un sol chaud et humide souillé par des déjections humaines, essentiellement dans les pays méditerranéens, est une porte ouverte aussi aux anguillules, un ver parasite aussi appelé strongyloïde qui va intégrer le duodénum de l’homme et les poumons. Des manifestations comme la toux, des brûlures épigastriques vont évoluer vers une diarrhée, des démangeaisons et une urticaire.

Les eaux douces, rivières et lacs, sont également un foyer pour les bactéries du genre leptospira, qui vont induire une leptospirose, une maladie transmise plus rarement après morsure d’un animal sauvage et qui va provoquer fièvre, frissons, douleurs musculaire et maux de tête. Elle est traitée par antibiotiques.

Plus grave, les onchocercoses qui se transmettent par la piqûre d’une simulie, un petit insecte qui vit à proximité des cours d’eau, essentiellement en Afrique tropicale. Après des symptômes tels que des démangeaisons accompagnées de taches sur la peau et sous-cutanées, les embryons de vers pondus par l’insecte vont atteindre l’œil, ce qui mènera à la cécité.

Autant de bonnes raisons de se méfier des eaux stagnantes et si possible de les contempler de loin…

Moustiques, insectes ennemis !

Si les insectes sont des vecteurs importants de bactéries, virus et autres parasites, les moustiques battent les records : malaria, dengue, fièvre jaune ou fièvre amarile, filariose, encéphalite japonaise, fièvre à virus West-Nile sont autant de maladies qu’ils sont susceptibles de nous transmettre.

Le paludisme ou malaria, est la première maladie parasitaire mondiale, causant 2.5 millions de morts par an, essentiellement dans les pays se situant sur la « ceinture de pauvreté » du globe : plus le pays sera chaud, humide et pauvre, plus il y a de risques de rencontrer des moustiques vecteurs de paludisme. Il n’existe pas de vaccin contre cette maladie et le parasite est aujourd’hui résistant contre la chloroquine qui était administrée préventivement. Aussi, le bon moyen d’éviter de le contracter est d’éviter les piqûres de moustiques qui le transportent. Ceux-ci piquent essentiellement le soir et la nuit, aussi l’arsenal anti-moustique est-il de mise : moustiquaire imprégnée d’insecticide si l’on dort à l’extérieur ou dans une chambre aux fenêtres non condamnées, répulsifs anti-moustiques sans modération, diffuseurs électriques, serpentins anti-moustiques, etc. Les vêtements à porter dès la tombée de la nuit devront aussi être le plus couvrant possible, serrés aux poignets et aux chevilles, chaussettes épaisses, chaussures fermées. Ce n’est pas la tenue du vacancier, mais la protection en vaut le coup. Des conseils qui sont valables pour toutes les maladies transmises par le moustique.

Le Nord de l’Amérique a été victime de moustiques transportant le virus du West Nile il y a quelques années, mais si l’on en a beaucoup parlé à ce moment, gardons à l’esprit que cette région du monde n’est pas la seule à avoir été touchée. Des pays d’Europe de l’Est ont déjà connu cette invasion fin des années 90. Si les complications ne sont pas fréquentes, on l’a vu aux USA, les personnes plus fragiles, comme les personnes âgées ou les jeunes enfants, peuvent en mourir.

La dengue est une maladie virale très fréquente, dans les régions chaudes comme l’Afrique, l’Amérique centrale et du Sud, l’Asie du Sud-Est, ou les Caraïbes. La maladie passe d’elle-même laissant le malade dans un état de grande fatigue ; cependant, dans sa forme hémorragique, elle peut être mortelle.

… et autres insectes

D’autres insectes que les moustiques sont à éviter. Mis à part les hyménoptères, comme les guêpes, taons et autres abeilles que nous connaissons chez nous et qui peuvent provoquer des réactions allergiques, voire un choc anaphylactique, ou les tiques à l’origine de la maladie de Lyme, il en existe d’autres plus dangereux. Ainsi, les phlébotomes femelles, sortes de diptères hébergés par les chiens et les rongeurs que l’on retrouve essentiellement en Afrique du Nord et dans les pays méditerranéens, en Amérique tropicale, en Inde et en Afrique de l’Est, peuvent également piquer l’homme et déclencher une leishmaniose. Elle peut être cutanée – avec de petits ulcères sur la peau non douloureux et non dangereux, même si elle disparaît lentement – ou cutanéomuqueuse, avec des ulcérations sur le visage, y compris sur les muqueuses du nez ou de la bouche, qui peuvent laisser des cicatrices. Enfin, elle peut être viscérale et attendre des semaines, des mois, voire des années avant de se déclencher : amaigrissement, fatigue, pâleur, essoufflement et fièvre irrégulière mais persistante en sont les signes caractéristiques. Contrairement aux deux premières formes, celle-ci peut être mortelle. Comme toujours, la protection est la meilleure prévention : vêtements couvrants et moustiquaires imprégnées d’insecticides sont des moyens efficaces, mais pas toujours suffisants, ces insectes pouvant piquer le visage ou les mains en journée.

On connaît également la mouche tsé-tsé, responsable de la maladie du sommeil, ou trypanosomiase humaine africaine, puisqu’elle se retrouve majoritairement sur ce continent. Cependant, si en ville le risque est faible d’être piqué par une mouche tsé-tsé, il faut de plus avoir été piqué plusieurs fois avant d’être malade. Quant aux punaises responsables de la maladie de Chagas par leurs déjections, elles sévissent essentiellement en Amérique centrale et dans le nord-est du Brésil.

Le risque de la turista

« Pelez, faites bouillir, cuisez ou laissez »: il s’agit du slogan de l’Organisation Mondiale de la Santé à tous les voyageurs, car l’alimentation est un vecteur également très important de maladies. Méfiez-vous dès lors des glaçons dans les boissons, des crèmes glacées, du lait et des produits laitiers crus ou non pasteurisés, de l’eau courante, des bouteilles d’eau qui vous sont apportées déjà décapsulées, des crudités, des viandes – et notamment le porc – crues, peu cuites ou faisandées, des fruits et légumes sans écorce, des poissons des mers tropicales, des coquillages, pour ne citer que quelques exemples.

Préférez les boissons industrielles, le thé ou le café, les fruits frais pressés par vos soins, les fruits à écorce que vous aurez vous-même épluchés, les ragoûts servis bien chauds. Si vous le pouvez, nettoyez vos verres, couverts et assiettes vous-mêmes et si vous le souhaitez, demandez au patron du restaurant où vous vous restaurez pour visiter avec lui les cuisines. Vous en constaterez ainsi l’état d’hygiène.

Toutes ces mesures de précautions pourraient vous éviter de contracter des maladies bien gênantes, voire dangereuses, comme la diarrhée du voyageur, la fièvre typhoïde, l’hépatite A, la poliomyélite, les salmonelloses et même le choléra.

Limiter les contacts « douteux »

En vacances, face à certains animaux sauvages qui se laissent approcher, il est bien tentant de tendre la main pour essayer de les toucher. Pourtant, mieux vaut éviter de le faire car les animaux errants sont souvent porteurs de maladies transmissibles à l’homme : la rage est la plus connue, mais d’autres, plus subtiles, peuvent aussi être de la partie : l’hydatidose, fréquente au Maghreb, dans les pays méditerranéens ou au Kenya, est transmise par les larves du ténia du chien, la toxocarose est pour sa part transmise lorsque l’on caresse un animal contaminé et que l’on omet de se laver les mains avant un repas ; pas besoin d’aller bien loin pour contracter cette maladie, présente également chez nous… Enfin, la peste peut être contractée par les puces de rongeurs lorsque nous touchons un animal infecté. Elle a heureusement perdu en fréquence, mais des cas existent toujours au Nouveau-Mexique (USA), au Mexique, en Inde, au Turkestan ou encore en Asie centrale.

Inutile de vous prévenir contre les morsures et piqûres de scorpions, d’araignées ou de serpents, le mieux est de les éviter autant que possible. Enfin, des bovins, ovins ou porcins peuvent transmettre la brucellose, due à une bactérie qui se transmet soit par voie cutanée, soit par voie digestive après absorption de lait cru ou de fromages frais contaminés.

Maladies transmissibles

Les êtres humains sont également des vecteurs de maladies, comme nous le savons tous. Dans les pires cas, tout à fait improbables, évitez donc tout contact avec les déjections de personnes atteintes de fièvre hémorragique à virus Ebola, lèpre lépromateuse ou tuberculose sous peine d’attraper leur maladie. Mais même des personnes qui semblent saines peuvent être à risque de maladies sexuellement transmissibles et dans ce cas, d’autres dangers guettent : hépatites B, C ou D, sida, syphilis, chlamydioses en font partie. Protégez-vous lors de tout rapport sexuel avec un partenaire autochtone occasionnel.

Enfin, évitez tant que possible les injections avec un matériel non stérilisé, au risque de contracter hépatites B, C ou D ou le sida.

Que du bon sens!

On le voit la majorité des dangers qui guettent est évitable, avec un tant soit peu de bon sens. Cependant, certains sont difficiles à prévoir, comme les accidents, les blessures ou les maux des transports. Dans ces cas-là, quelques mesures préventives peuvent limiter les risques, comme le rappel du vaccin contre le tétanos, par exemple. Mais le conseil le plus judicieux est celui de bien se renseigner sur le pays de destination et les risques présents. Aussi, avant de partir sous des cieux tropicaux, mais aussi dès votre retour, n’hésitez pas à prendre rendez-vous dans une « Travel Clinic ».