Varices et varicosités viennent gâcher l’esthétique de jambes que l’on voudrait découvrir sans défauts sous des jupes plus courtes ou des shorts. On aimerait s’en débarrasser et la chirurgie semble tellement définitive… Il ne faut hélas pas se faire d’illusions : l’insuffisance veineuse n’est jamais supprimée, seulement canalisée !
Pour commencer, petit rappel anatomique. Alors que le rôle des artères est d’acheminer le sang provenant du cœur vers les organes, celui des veines est de le ramener vers les poumons et le cœur pour y être réoxygéné et débarrassé de ses déchets. Si le réseau descendant ne pose pas de problème, grâce à l’attraction terrestre, le chemin ascendant n’est pas aussi aisé, pour la même raison, et tout particulièrement dans la jambe…
Pour y parvenir, lors de la marche ou des mouvements des pieds, les muscles entourant la veine viennent donc exercer une certaine pression sur celle-ci, provoquant un effet de pompage du sang qui se trouve dans la veine. Et, par sécurité, pour empêcher toute velléité de retour vers le bas, la paroi veineuse est munie d’une série de valvules qui ne s’ouvrent que dans le « sens de la marche » : elles laissent passer le sang qui remonte dans la veine, mais se referment comme des clapets pour éviter qu’il ne redescende.
Cette mécanique bien huilée peut cependant se gripper, par exemple lorsque le système de pompage est défaillant ou lorsque les valvules ne jouent plus leur rôle anti-retour : c’est l’insuffisance veineuse qui peut à terme mener aux varices. Résultat : les veines engorgées de sang se dilatent de plus en plus, et l’insuffisance veineuse devient chronique.
L’insuffisance veineuse et les varices ne sont pas un danger pour la santé, mais davantage un problème de qualité de vie (les symptômes sont parfois difficiles à supporter), voire esthétique. C’est aussi un processus qui se poursuit toute la vie et qu’aucune technique ne peut, jusqu’à présent, complètement stopper.
Les causes des varices
Dans une très grande majorité des cas, les varices touchent les veines saphènes, c’est-à-dire le réseau de veines superficielles. Et les manifestations sont alors relativement claires (lire encadré). Le système profond, responsable de 80 à 90% du retour veineux, est heureusement beaucoup plus rarement concerné.
Plusieurs facteurs peuvent favoriser ce mauvais fonctionnement. Le premier est inévitable : c’est l’hérédité. Lorsqu’un parent souffre d’insuffisance veineuse, les enfants courent 50% de risque de devoir le subir aussi ; pire : lorsque les deux parents sont touchés, leurs filles ont 9 chances sur 10 d’en être victimes !
Car le sexe féminin est un deuxième facteur de risque : dans les rangs des « insuffisants veineux », on compte 4 fois plus de femmes. La raison est très probablement d’ordre hormonal, puisque des périodes d’accentuation du phénomène se remarquent au moment des règles ou de la grossesse. Par ailleurs, certaines pilules contraceptives, notamment les plus récentes, exposent davantage à l’insuffisance veineuse en favorisant le relâchement des parois et la formation de caillots sanguins.
L’âge est un autre facteur de risque inévitable car on constate bien souvent que les années mettent à mal le tonus musculaire, l’élasticité de la paroi de la veine et le « dynamisme » des valvules. Mais cela ne signifie pas que des enfants ne sont pas à risque : dès l’adolescence, les varices peuvent venir strier les jambes de certains, essentiellement des filles.
Heureusement, il y a des facteurs qui dépendent tout de même de nous et sur lesquels il est possible d’agir !
Traitements des varices
Au quotidien, des mesures peuvent être prises très facilement que ce soit en prévention ou lors des premiers symptômes. Elles ne vont pas empêcher la dilatation des parois veineuses ni rendre les valvules efficaces, mais soulageront les douleurs et inconforts des varices, tout en canalisant quelque peu le phénomène. Lorsque ces mesures ne suffisent pas, votre médecin peut vous conseiller des médicaments veinotoniques. Décriés parce qu’aucune preuve scientifique n’est venue prouver un effet réel, ils soulagent néanmoins, aux dires des utilisatrices, les sensations de jambes lourdes ou « bouillonnantes ».
Si vous souhaitez une solution plus « invasive », il y a une gradation dans les moyens existants. La méthode de choix reste la sclérothérapie, que ce soit par injection d’un liquide ou, de plus en plus, d’une mousse sclérosante. Le but est d’irriter la paroi de la veine variqueuse, générant une réaction inflammatoire et un spasme de la veine qui se referme. Le sang va alors prendre un autre chemin, par une autre veine. La sclérothérapie est idéale pour la majorité des cas de varices des veines saphènes, quand elles ne sont pas trop sévères. Elle s’applique aussi en prévention, notamment après une intervention chirurgicale, pour stabiliser la maladie veineuse.
Avant d’envisager la chirurgie classique, un traitement par laser endoveineux ou par radiofréquence peut aussi freiner, par le même effet que la sclérothérapie, l’évolution de la varice. La chirurgie ne sera pour sa part envisagée que pour des cas plus sérieux, à l’appréciation du phlébologue, notamment par Doppler ou écho-Doppler afin d’évaluer le flux sanguin. Une intervention d’éveinage semble néanmoins indispensable en cas de reflux et de dilatation importants des veines saphènes. Il en existe différentes techniques (stripping ou éveinage qui peut être classique ou par invagination ; le cryo-éveinage, ou éveinage par le froid, a été abandonné), qui consistent toutes à supprimer les veines qui ne fonctionnent plus correctement. Elles sont donc sectionnées en amont, à l’aine, et en aval, au genou ou à la cheville, et retirées. Il s’agit d’interventions plus lourdes que la sclérothérapie, notamment parce qu’elles nécessitent une anesthésie qui peut être locorégionale (par péridurale ou locale) ou générale. Mais elles ne suppriment pas le problème variqueux définitivement, qui peut se manifester à nouveau sur d’autres veines. Mieux vaut le savoir…